iX Campus - Ecole et bureaux - Saint-Germain-en-Laye

Article

iX Campus, ESR technologique,
Saint-Germain-en-Laye, France

Concours lauréat : 2022
Livraison : 2025
MOA : iXcampus
AMO : BAM
Architecte mandataire : Baumschlager Eberle Architekten
Architecte associé : SAME 
Paysagiste : Djao-Rakitine
BET : AIA Life Designers
SDP : 13 100m²
Coût : NC
Certifications | Labels :
RE2020,
Démarche LBA,
BBCA,
LEED,
HQE,
Living Building Challenge

Crédit perspectives : Alexandre Besson (perspectives extérieures) / Bureau 504 (perspectives intérieures)

iXcampus, campus technologique et universitaire, est un lieu d’échange entre les univers de l’entreprise, de la recherche et de l’enseignement supérieur. Pour 2025, il envisage d’accueillir davantage d’étudiants et de salariés. Le projet inclut la construction de nouveaux bâtiments ainsi que l’extension d’édifices existants. Plus précisément, SAME est en charge des surélévations du bâtiment conçu par Jean Prouvé et René Coulon, et de la construction du « Pavillon Est », une école d'enseignement supérieur à destination de chercheurs. Les deux interventions du studio emploient des systèmes constructifs durable et responsables : du bois pour les surélévations et de la pierre massive pour le « Pavillon Est ».

Le site profite d’une localisation privilégiée, proche de la forêt domaniale de Saint-Germain-en-Laye, d’infrastructures ferroviaires et routières, du centre-ville et de la nouvelle ligne de tramway T13. Il permet le dialogue entre le tissu pavillonnaire, une végétation riche et un patrimoine paysager et architectural remarquable. Il nous a paru primordial de respecter l’identité du parc tout en favorisant des interactions entre les différents « bâtiments-objets » présents sur le site, dont le château Saint-Léger (1886) réhabilité par Dominique Perrault en 1991 et le bâtiment coconçu par Jean Prouvé et René Coulon en 1952. En effet, l’idée du parc devient encore plus manifeste avec les aménagements paysagers. La composition végétale réintroduit l’image romantique tandis que des lieux d’échanges se façonnent sous différentes formes d’espaces extérieurs.

Bien que les opérations architecturales semblent hétérogènes, ayant chacune sa propre identité, notre volonté est qu’elles partagent certaines intentions communes. La volumétrie compacte et reconnaissable des constructions et ses façades ouvertes vers l’extérieur permettent les interactions entre l’architecture et le paysage. Le langage de la trame, la matérialité biosourcée issue des filières locales, les démarches constructives low-tech, de préfabrication ou sèches, la neutralité des espaces intérieurs et le plan libre sont des parti pris qui assurent la flexibilité, l’adaptabilité et la durabilité de l’architecture.

PAVILLON EST
L’école d’enseignement supérieur pour les chercheurs se trouve à l’extrémité orientale du site, une position qui lui confère une visibilité significative et une relation étroite à l’espace urbain. En se retirant par rapport à limite Est de la parcelle, un parvis public généreux et largement végétalisé se ménage pour créer une transition douce entre la sphère du campus et la sphère de la rue. Il signale également l’entrée du bâtiment. La forme bâtie épouse la morphologie de la parcelle en créant une volumétrie simple : un parallélépipède évasé doté d’une toiture d’une courbe concave. Ses lignes tendues agissent comme un trait d’union entre la ville et le parc, entre le campus et les autres entités universitaires.
La pierre massive habille et porte le projet pour honorer les divers monuments de matérialité idoine et pour profiter de la présence des carrières limitrophes à la commune de Saint-Germain-en-Laye. Les façades se dessinent avec un rythme régulier de 2m, issu des dimensions courantes d’un bloc extrait des carrières, comme une sculpture tellurique. À l’image d’un damier, elles alternent entre le plein (bloc de pierre) et le vide (panneau menuisé en bois intégrant un châssis vitré). Il s’agit d’une façade cinétique qui privilégie une écriture de la soustraction.

SURÉLÉVATIONS DES AILES PROUVE ET COULON
Les surélévations reposent sur les toitures-terrasses des ailes A « Prouvé » et B « iX » et se connectent aux niveaux inférieurs existants, par leur structure et leurs noyaux de circulation verticale. Elles se façonnent dans la continuité des corps de bâtiments existants, en étendant la géométrie des pilastres habillés en pierre. En retrait des acrotères conservés, elles proposent un geste léger et délicat pour minimiser les appuis sur les constructions des ailes A et B. Un système de poteaux moisants et de poutres moisées en bois fin rythme les façades. Il fait écho à la fois à l’existant et au nouveau bâtiment E. En effet, la structure et le système menuisier se dédoublent de la trame du bâtiment Prouvé et Coulon, participant à l'élancement du dispositif. L’emploi du même type de bois pré grisé dans l’ensemble du projet du campus unifie les interventions et en même temps apaise l’aspect contrasté des façades existantes.